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Edito : la gauche qui raffole de la désunion

Roussel et Faure

La gauche française qui a testé avec succès l’union aux législatives de 2022, a rapidement cédé à ses pulsions habituelles de désunion. Cette dernière lui a pourtant coûté l’absence du deuxième tour de la présidentielle à plusieurs reprises. 

En effet, devant la peur de la disparition de l’échiquier politique, la gauche française a accepté de se présenter unie aux législatives de 2022 sous la bannière de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes). Cette dernière a pu ainsi arriver en tête ex-aequo avec la Macronie au le 1er tour avec un score de 25,7%, loin devant le RN (18,7%) et LR (10,4%). 

D’ailleurs, l’existence de la Nupes au premier tour de la présidentielle de 2022, aurait permis à Jean-Luc Mélenchon d’affronter Emmanuel Macron au second tour. En effet, Jean-Luc Mélenchon qui a obtenu 22% des voix aurait pu atteindre 24,3% en cas du simple désistement de Fabien Roussel du PCF. Mieux, le score agrégé d’une gauche unie aurait atteint 30,6% contre 27,8% pour Emmanuel Macron et 23,1% pour Marine Le Pen. 

Toutefois, sauf miracle, les partis de gauche vont se présenter séparés en 2027, ouvrant un nouveau boulevard au RN et au centre-droit. D’ailleurs, cette désunion va déjà reléguer la gauche à la troisième place aux européennes de 2024, dans le meilleur des cas. En effet, selon les derniers sondages pour les européennes, le RN caracole en tête avec 28% des intentions de vote, loin devant la majorité présidentielle avec 20%, le PS et LFI avec 9% chacun, EELV avec 8% ainsi que LR avec 8%, Reconquête avec 6% et le PCF avec 5%. 

Notons enfin que cette désunion est d’autant dommageable que seul Emmanuel Macron semble pouvoir garder des voix de gauche auprès de Renaissance. Or, son absence peut agrémenter le total potentiel de 31% d’une gauche unie et offrir à son représentant une place garantie au second tour avec des chances régulières d’élection à l’Elysée, notamment en cas de duel avec Marine Le Pen. 

Naturellement, l’union est difficile à la présidentielle car chaque leader ne la souhaite que derrière son nom ou avec des promesses fermes de nomination potentielle à Matignon. Surtout, les primaires ont montré leur limite entre les mauvais perdants et les attaques fratricides durant la compétition. De plus, chaque camp pense capitaliser sur la présidentielle pour diriger l’union aux législatives à l’image de LFI avec Jean-Luc Mélenchon en 2022.